Comme tous les parents ont le feu aux trousses, leur angoisse et leur inquiétude sont particulièrement intenses et immenses, sur le sort des fruits chers de leur pure chaire, amenés à gagner leur vie en dehors de la mère patrie.
Vive notre Messenger !
Ayant la chance ou la malchance d’avoir mon fils aîné bien aimé d’être installé à Stockholm avec sa ravissante petite « tribu », nous imposent, par ces sales temps quasi-sabatiques qui courent, l’échange de nos nouvelles, profitant à loisir de la générosité du bel ami fidèle répondant aux nom et prénom de « Mr Messenger Ben Facebook ». Que Dieu nous le garde comme outil magique nous tombant gracieusement du ciel, faisant fi des distances et comme ciment, propre à solidifier et souder nos liens entre nos pairs, gagnant leur pain dans les quatre points cardinaux de la planète Terre, secouée terriblement par le présent » tremblement de terre ! »
Incivisme et liberté chérie !
Je le mettais à jour, au jour le jour, de l’évolution de la situation et de la réalité du terrain contaminé, de notre cher pays pas assez discipliné. Et, évidemment, vice versa… Je lui ai parlé des longues et retentissantes soirées du « mézoued » sans que le moindre officiel es-qualités ne les ait vues, ni entendues, des bus et des métros bondés, des cafés ouverts aux quatre vents du danger dès la pointe de l’aurore jusqu’à 16h00, du couvre-feu décrété de 6h00 à 18h00,des récentes ruées massives vers les bureaux de poste et des points officiels de distribution des aides en espèces et en nature,nous ouvrant les portes et les fenêtres de l’enfer pandémique, des récentes mesures coercitives musclées qui attendent les éventuels contrevenants aux décisions en question… Ceci, après la fin lentement progressive de la récréation,semblant provisoirement nous avoir prémuni contre le fâcheux pic de la courbe.
« En retard d’une guerre ! »
« Mais, qu’est-ce que j’entends papa ? Chez vous, je veux dire chez nous, on est, semble-t-il, en retard d’une guerre. En Suède, il n’y a rien de cela. Tout y est dans l’ordre. Tout marche comme sur des roulettes. Tout est commandé spontanément par un civisme bigrement développé et par les techniques numériques de pointe . Point de couvre-feu. Les Suédois savent bien se protéger eux-mêmes contre « le feu cuisant » de l’épidémie. Un simple discours persuasif leur suffit pour respecter scrupuleusement les règles de conduite en temps d’alerte. Dans les points de vente et les supermarchés, point de bousculades sur les produits de première nécessité, inondant les étals. Les consommateurs savent, devant les caisses, se mettre en file indienne, gardant soigneusement leurs distances sécurisante entre eux ».
Choisir entre la peste et le… corona…
Cela dit, en Tunisie, non seulement nous sommes en déficit de civisme, nous sommes, en prime, en déficit de sous ! Les contraintes économiques ont mis le pouvoir entre deux feux. L’on a eu à choisir entre la peste et le choléra, pardon ! entre la peste et le corona. Désormais et, après la triste pandémie, il sera probablement ainsi dit et écrit…
Enfin, entre la vie et la mort, le choix est facile à deviner. Et l’on ne doit plus nous parler d’économie, lorsque celle-ci nous prive de la survie…